Blonde Actuelle: Rencontre avec Caroline Pandelé

Jeudi 6 décembre, Caroline Pandelé, photographe plasticienne, a rencontré les élèves de terminale CGEA. A l'initiative de Geneviève Ducournau, enseignante d'éducation socioculturelle, en partenariat avec l'association Image-Imatge de la ville d'Orthez, cette artiste va accompagner les élèves dans la réalisation d'un travail de mémoire à partir de photographies familiales.

Elle leur a tout d'abord présenté son travail, son approche artistique et plusieurs de ses réalisations.

En 14 ans, ses recherches l'ont amenée à aller à la rencontre de lieux comme des hôpitaux, des hôpitaux psychiatriques, des maisons d'arrêt notamment dans le cadre de résidences artistiques. Elle observe les lieux et exprime par ses photos l'indicible. Ce que l'on ne peut pas dire, ce qui est caché (comme les informations sur les patients contenues dans leurs dossiers), ou la solitude, la maladie, la mort, mais aussi la transmission, la mémoire.

Ensuite elle s'intéresse à l'usage que l'on fait de l'image. Par exemple ses photos sont exposées de façon à faire vivre des espaces, parler de ces espaces et de ceux qui y vivent. Elles amènent aussi les spectateurs à découvrir des endroits où ils ne vont jamais.

Elle aime le pouvoir de capture du réel qu'offre la photo ; même si rien n'est laissé au hasard dans ses photos : l'objet photographié, le cadrage, la sélection. Mais elle n'effectue aucune composition, elle ne photographie que ce qui existe déjà.

Elle privilégie les gros plans, les détails, les fragments, amène le regard du spectateur à glisser dans le hors-champ, est très directive. Ces détails anodins photographiés sont chargés de sens parce qu'ils sont pris dans un type de lieux précis ; par exemple une vis dans une tasse dans un hôpital psychiatrique. Il est incongru de mettre une vis dans un tel récipient et l'image parle ainsi de la maladie. L'oeuvre est créée dans un milieu donné, le spectateur pourra l'utiliser ou pas pour l'interpréter.

Si ses photos au premier abord attirent souvent par leurs couleurs notamment, une approche plus attentive révèle toujours un élément qui suscite la répulsion. Elle crée un entre-deux.